Dark Horse

Craig Johnson, Dark Horse, Gallmeister, 2013

Stylo-trottoir de Catherine Chahnazarian : Femme, environ 50 ans, dans un café.

Je la salue poliment et, quand je lui demande ce qu’elle lit, j’ai à peine le temps d’apercevoir le titre qu’elle agite sous mes yeux que déjà elle repose le livre ouvert devant elle et me lance « Vous connaissez ? », avec une agressivité étonnante. Mais non, je ne connais pas. Alors je me risque : « C’est de qui ? » Elle me regarde avec pitié. « Vous ne connaissez pas Craig Johnson ? Un type de là-bas. (Elle fait un geste de la main au-dessus de sa tête) Avec un chapeau de cow-boy ! » (Là-bas, c’est l’Amérique profonde.) « Ah ! Il sait de quoi il parle ! » continue-t-elle sur le même ton mordant comme si elle venait de faire l’expérience contraire et en voulait encore à son interlocuteur. Courageusement, je lui demande s’il y a donc des chevaux dans ce polar, histoire de sous-entendre que je sais tout de même qu’il s’agit d’un polar, et elle me répond : « Ben, horse en anglais, ça veut dire cheval ! » Je m’apprête à tourner les talons parce qu’enfin, je n’aime pas me faire engueuler mais, prise de remords, elle ajoute : « Oui. Ça se passe dans une région sauvage. Avec des chevaux. Et des gens pas commodes. Il y a Walt Longmire, le shérif. Un shérif qu’on retrouve dans d’autres romans de Craig Johnson. Un héros. Avec un peu d’humour. » Alors je tente une dernière question :  « Vous auriez une petite phrase pour donner envie de le lire ? J’anime un blog littéraire et, à cette époque de l’année, je pense à ceux qui partent – et à ceux qui ne partent pas !  » Elle réfléchit quelques secondes puis elle propose froidement : « Partez dans le Wyoming. »

Catégorie : Policiers et thrillers (U.S.A.). Traduction : Sophie Aslanides.

Liens : chez l’éditeur. La photo de l’auteur avec son chapeau.

3 commentaires sur “Dark Horse

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  1. Je viens de terminer la lecture de DARK HORSE de Craig Johnson…

    Le suspense est très bien construit et tient le lecteur en haleine jusqu’à la fin du livre…

    Comme souvent dans la littérature américaine, la notion d’espace (que nous ne connaissons pas en Europe et en tout cas en Belgique !!!) est, dans ce livre, un élément d’égale importance que l’intrigue et les mouvements d’âmes des personnages…

    Un seul regret et de taille : le manque de qualité de la traduction… trop rapidement réalisée par Sophie ASLANIDES, sans nuances, sans recherche du mot juste, sans mettre en valeur le talent de l’auteur que l’on devine malgré tout… A tout moment, j’avais envie de retravailler les phrases et d’en proposer une autre mouture pour coller à la magie que le texte doit certainement avoir en anglais…

    Je propose aux lecteurs des Yeux dans les livres, dans le même registre américain, « De si joli chevaux » de Cormac McCarthy… ouvrage remarquablement traduit !!!!

  2. J’ai bien pensé à toi, Françoise, en lisant les trois ou quatre premières pages d’un autre Craig Johnson en librairie. Même traductrice, horrible traduction ! Gros comme une maison, le [« je » + passé simple] : on ne répétera jamais assez que c’est illogique au niveau du sens et TRÈS inélégant. Et je n’ai pas vu le reste parce que… Ça ne me fait pas plaisir d’accabler quelqu’un qui a beaucoup bossé sur un livre mais, à un tel point, c’est rédhibitoire, je ne le lirai pas. Et c’est d’autant plus dommage que ceux qui ont découvert Craig Johnson en anglais (comme Pierre, ci-dessus) disent qu’il écrit d’excellents romans du type policier-aventure qui passionnent et font rêver.

    Moralité : amis lecteurs des Yeux dans les livres, si vous connaissez l’anglais, vous savez ce qu’il vous reste à faire.
    Cath.

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