Tous nos articles du mois de décembre
- Série spéciale « Littérature allemande »
- Spéciale « Joyeuses fêtes »
Série spéciale « Littérature allemande »
Nouvel an
Julie Zeh
Le roman de Julie Zeh, l’une des auteures allemandes contemporaines les plus récompensées de son pays, commence de la manière la plus banale qui soit. Une petite famille, un jeune couple, deux enfants, passe les vacances de fin d’année sur une île des Canaries.
Très vite, pourtant, se dégage du texte une atmosphère étouffante. Les enfants, encore petits, sont une charge pour ce couple vacillant et le temps maussade de cette fin d’année n’arrange rien. Les choses, décidément, ne se déroulent pas comme l’avait prévu Henning, le père de famille (…)
L’ambition du bonheur
Katarina Fuchs
Anna et Charlotte, les deux grands-mères de l’autrice, sont toutes deux nées en octobre 1899 et se rencontreront à la fin du récit lors du mariage de leurs enfants. Anna est née pauvre dans une famille nombreuse vivant dans une petite ferme de la forêt de la Sprée. Pour soutenir financièrement sa famille, elle entre très jeune en apprentissage chez une couturière. À la fin de la Première Guerre mondiale, elle part tenter sa chance à Berlin. Charlotte, elle, est la fille d’un gros propriétaire terrien, près de Leipzig, qui, avec un bon sens des affaires, s’agrandit rapidement. Fille unique, elle ne rêve que de diriger le domaine, et son père, lui, cherche un gendre qui pourra le faire.
Le Cauchemar
Hans Fallada
Pour les résistants à l’hitlérisme, 1945 aurait pu être l’an 0, celui de tous les espoirs. Or, en tant qu’Allemands, ils sont méprisés par les Alliés, et exclus de l’exercice du pouvoir en faveur d’ex-nazis – qui aux yeux des vainqueurs en ont l’expérience. L’après-guerre fut pour les opposants au nazisme un cauchemar continué. C’est le titre sans équivoque et le thème du dernier roman de Hans Fallada, écrit à chaud entre 1945 et 1946.
Largement autobiographique, le livre présente un couple, les Doll. Il est écrivain et a connu le succès. Elle est beaucoup plus jeune que lui. Le nazisme ne les a pas séduits.
Transit
Anna Seghers
Transit est un récit plus qu’un roman. Il se déroule à Marseille et est traversé de réflexions fulgurantes sur la ville, la guerre, l’absurde.
Le narrateur – réfugié, allemand, anonyme – reçoit pour mission de porter une lettre à l’hôtel parisien où réside l’écrivain Weidel. Mais celui-ci est mort, suicidé à l’avancée des troupes allemandes. Il a laissé dans une valise un récit inachevé, dont le narrateur s’empare.
Il suivra alors l’itinéraire de Weidel, passant la ligne de démarcation, pour aboutir face à la mer, à Marseille.
Garçon au coq noir
Stefanie vor Schulte
L’Allemagne profonde. Mais ça pourrait se passer en France ou ailleurs. À quelle époque ? C’est ce que l’autrice nous laisse découvrir, faisant confiance à notre culture et à notre imagination. Elle glisse ainsi sur plusieurs éléments de son intrigue — de ce qui intrigue dans son récit — se concentrant sur l’essentiel : Martin, une dizaine d’années, orphelin, des yeux doux, un regard d’ange et, tantôt sur son épaule tantôt sous sa chemise, un coq noir qui fait peur aux villageois, ce Martin-là, un enfant ! se lance dans une certaine mission que son cœur lui enjoint d’accomplir. Une mission d’adulte, mais Martin n’est-il pas un être exceptionnel ? Il n’en sait rien, il n’a aucune prétention, c’est juste que cela, il doit le faire.
Une poignée de vies
Marlen Haushofer
Betty, que l’on croyait morte, réapparaît une vingtaine d’années après sa disparition, potentielle acquéreuse de la maison qu’elle habitait jadis et où vivent encore ses proches. Curieusement, ils ne la reconnaissent pas et elle ne révèle pas son identité. Hébergée pour quelques jours, elle trouve dans la chambre d’amis des photos anciennes et autres souvenirs qui ravivent des périodes révolues (cela commence en 1912). Ce préambule étant posé, le roman commence véritablement sur l’évocation que Betty fait du passé, depuis son enfance jusqu’à sa fuite.
L’article est suivi d’une discussion sur le roman.
Quand la lumière décline
Eugen Ruge
L’idéal socialiste allemand à l’épreuve du temps, tel pourrait être le résumé de ce roman qui a obtenu en 2011 l’une des plus prestigieuses récompenses littéraires outre-Rhin, le Deutscher Buchpreis, avant de connaître un grand succès à l’international.
Mais ce serait ne pas lui faire justice que de s’en tenir à un résumé aussi abrupt car ce livre est également une fresque familiale dans la plus pure des traditions, alternant les regards de quatre générations à des moments-clés de leurs vies. Au centre de cette saga, les grands-parents Wilhelm et Charlotte (…)
Spéciale « Joyeuses fêtes »
L’arche de Rantanplan
Achdé et Jul
Le dernier Lucky Luke a un thème plutôt inattendu, qu’on pourrait appeler le véganisme à la conquête de l’Ouest. Avec un sens délibéré et très drôle de l’anachronisme, il met notre cow-boy – dont le métier est de convoyer des troupeaux de bovins destinés à l’abattoir – en contact avec un militant de la cause animale. Ce drôle d’oiseau de Byrde (c’est une des excellentes répliques de l’album !) a évidemment du fil à retordre avec ses concitoyens, mais il va recevoir une aide inattendue de Rantanplan, puis d’un repris de justice qui se fera passer pour un militant végan. Même les Indiens s’en mêleront (…)
Propos cocasses et insolites entendus en librairie
Jen Campbell
Ce recueil de propos véridiques est d’autant plus sympathique qu’il est illustré par l’excellent dessinateur sud-américain Pancho. Plus qu’un simple recueil de perles donc !
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pour en découvrir un avant-goût
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Bibliocat
Alex Howard
Qui ne voudrait pas découvrir ce que fait un chat de ses journées, ce que pense un chat, qui plus est un chat de bibliothèque ? Les fans de livres et de chats boiront du petit lait en lisant Alex Howard. Ils apprécieront le caractère léger de ces chroniques félines, au sein desquelles il est possible de picorer comme dans un fablier. Voilà qui est idéal pour se détendre, pour s’évader dans le calme et le ronron. On pourra laisser ce livre sur un petit meuble, près d’un fauteuil et d’un pot d’herbe à chat (appelée cataire dans Bibliocat), et on l’ouvrira, de-ci de-là, en tenant un mug brûlant.
Les pantoufles
Luc-Michel Fouassier

Cent treize pages qui se lisent d’une traite. Un sujet simple : un homme un peu distrait sort de chez lui en oubliant ses clés à l’intérieur et constate qu’il n’avait pas encore mis ses chaussures. Ses charentaises écossaises sont confortables mais peu assorties à son impeccable costume. Tant pis, il est trop pressé, il trouvera comment gérer cela en route. Et cela donnera lieu a des improvisations spectaculaires. Très parisiennes. Comme chez Fabrice Caro, tout est dans la tchate. Celle du héros et parfois aussi celle des personnages qu’il rencontre. Car les réactions sont imprévisibles !
Les yeux dans les livres s’offre un petit congé de fin d’année.
Reprise le 2 janvier !
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