Les Silences d’Ogliano

Elena Piacentini, Les Silences d’Ogliano, Actes Sud, 2022

— Par Sylvaine Micheaux

J’ai eu ici l’occasion de parler d’Elena Piacentini — Corse installée à Lille — et de ses romans policiers que j’avais lus avec beaucoup de plaisir et d’admiration pour son imagination et sa belle écriture (voir ici). Elle nous offre maintenant son premier roman de littérature blanche.

Ogliano, petit village imaginaire du Sud (Corse, Italie, Sicile ?), est étonnamment préservé de la mafia et du clan Carboni qui règne en maître dans la région. Mais la mort du tyran du village, abject et violent, va faire voler en éclat cette pseudo-quiétude.

Ogliano est un village pauvre, écrasé sous le soleil, dominé par la Villa Rosa, palazzio du baron local, habitée l’été par la seule famille riche qui possède toutes les terres et maintient le village sous sa coupe  car seule apte à donner du travail — ou pas — aux paysans du coin.

Libero, 18 ans, fils de l’institutrice, né de père inconnu, est encore plein de rêves et d’espoir. Il est l’ami de Gianni qui se tourne petit à petit vers les malfrats locaux, et de Raphaelle, fils du baron, obsédé par l’Antigone de Sophocle.

Tout va s’enchaîner, les silences et les secrets vont exploser. 

C’est un livre qu’on ne quitte pas, magnifique dans ses descriptions de la région, profond dans l’analyse de ses personnages, du poids du passé, de la famille, de l’omerta et de la loi du Talion. De la difficulté des cœurs purs d’échapper au destin que la naissance leur impose. Les trois jeunes hommes vont passer en quelques heures de l’adolescence à l’âge adulte.

Un petit coup de cœur pour moi.

Catégorie : Littérature française.

Liens : chez l’éditeur.

Art brut

Elena Piacentini, Art brut, Au delà du raisonnable (rééd° d’un roman paru en 2009 chez Ravet Anceau)

Par Sylvaine Micheaux.

Une statue apparaît un matin sur le parvis du palais des Beaux Arts de Lille. C’est une réplique en 3D, parfaite et superbe, du tableau de Francis Bacon “Le pape qui hurle”. Une réelle œuvre d’art.

A l’intérieur, le corps d’un SDF : choisi au hasard ou victime d’une vengeance programmée ? Crime isolé ou tueur en série ? Le commissaire Pierre Arsène Léoni, corse muté à Lille, enquête dans le milieu de l’art, monde  éloigné de lui.

Elena Piacentini, elle-même corse vivant à Lille, nous offre un bon roman policier, bien écrit, bien mené, bien ficelé. Un chouette polar.

Catégorie : Policiers et thrillers.

Liens : page sur l’auteure chez Au-delà du raisonnable.

Post-scriptum : Le temps que paraisse cette critique, je viens de lire, de la même auteure, Aux Vents mauvais, paru en 2017 : confirmation d’une écriture très belle, poétique. Un polar très efficace, avec une belle analyse de la psychologie des personnages et une profondeur dans l’histoire. A lire.

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