Né d’aucune femme

Franck Bouysse, Né d’aucune femme, La Manufacture de livres, 2018

Par François Lechat.

Si l’on est formaliste, on peut faire à l’auteur trois reproches. Son roman est censé se fonder sur un journal intime, or l’auteur adopte dans deux chapitres sur trois le point de vue du narrateur omniscient. La diariste est une fille de paysans pauvres au 19e siècle, or elle écrit parfois avec une finesse et une grâce qu’on peut difficilement lui prêter. Et certains courts chapitres, dont on finit par trouver la clé à la fin de l’histoire, sont à ce point énigmatiques que l’on pourrait s’en irriter. Seulement voilà : à défaut d’être originale, son histoire est forte, poignante, addictive, et le style, au plus près des émotions des personnages, est formidablement approprié au récit, à la fois simple et grave – il faut, notamment, ne pas rater une magnifique tentative de noyade. Drame social et intime, dur au point d’être parfois insoutenable, toujours touchant mais jamais larmoyant, ce roman fait partie de ceux qu’on n’oublie pas. Si vous aimez la vieille campagne française et si vous pouvez imaginer qu’un maître de forges peut être un parfait salaud, ne ratez pas l’histoire de Rose, fille vendue par son père parce qu’il faut bien faire rentrer quelques sous.

Catégorie : Littérature française.

Liens : chez l’éditeur ; notre critique de Grossir le ciel, du même auteur (par Jacques Dupont).

Grossir le ciel

Franck Bouysse, Grossir le ciel, La Manufacture des Lettres, 2015

Par Jacques Dupont.

Dans un hameau perdu des Cévennes, une tragédie paysanne – deux paysans voisins, l’un d’âge mûr, l’autre presque vieillard, taiseux comme il se doit, vivant au gré des travaux et des jours. Soudain, au cœur de l’hiver, une tache de sang apparaît sur la neige.

Multiprimé, dont le prix SNCF du polar, le roman se lit d’une traite, et pourquoi pas dans un train, en traversant les déchirants paysages cévenols.

Catégorie : Policiers et thrillers (France).

Liens : Grossir le ciel en Livre de poche ; et pour ceux qui y sont inscrits, la Manufacture des Lettres sur Facebook. Voir aussi notre critique de Né d’aucune femme, du même auteur (par François Lechat).

Un Site WordPress.com.

Retour en haut ↑