Le discours

Fabrice Caro, Le discours, Gallimard, 2018

Par Catherine Chahnazarian.

Ah ! Ça fait du bien de rire !

Adrien assiste à un repas de famille. Papa, maman, soeur et beau-frère sur le point de se marier, gigot et gratin dauphinois. Il y assiste, certes, mais engoncé dans sa certitude d’être le canard boiteux de la famille, distrait par des pensées obsédantes, perturbé par un rapport conflictuel à la réalité – et par la demande de Ludo : Tu sais, ça ferait très plaisir à ta soeur si tu faisais un petit discours le jour de la cérémonie. La timidité d’Adrien et sa conviction d’être voué à échouer en tout lui font recevoir cette demande avec terreur. D’autant que ce qu’il aurait à dire…

Excellent divertissement, bien construit et plein d’humour, sur un mode pseudo-psy. Car Adrien nous dit tout au creux de l’oreille. Il raconte ses déboires divers, se confie, s’analyse, revient au repas, repart dans ses obsessions, son mal-être et ses tentatives de fuite, et se moque de lui-même.

Ce discours va être une catastrophe dont on parlera encore dans vingt ans, trente ans, il va traverser les générations, il deviendra une légende urbaine que les grands-parents raconteront le soir pour faire gentiment peur à leurs petits-enfants. Et là les enfants, devinez ce qu’Adrien raconta comme anecdote… — Papi j’ai peur…

Catégorie : Littérature française.

Liens : chez l’éditeur.

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