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Littérature française
Par Anne-Marie Debarbieux
Ophélie n’a que sept ans lorsque son père, un homme que les effets conjugués de l’alcool et de la drogue rendent de plus en plus violent, réclame une fois de plus de l’argent à Maja, sa compagne. Celle-ci refuse mais prend réellement peur et supplie par téléphone Vidame, l’assistant social qui est en charge de la famille, de venir à son secours. Il refuse, sous un prétexte à la fois légitime et discutable. Alors Maja, terrifiée et soucieuse de ne pas mettre Ophélie en danger, se sauve et l’on retrouve son corps sans vie sur la voie rapide. La thèse du crime est privilégiée et le mari alcoolique et drogué est immédiatement soupçonné d’en être l’auteur. Il est arrêté et condamné à une lourde peine de prison. Ophélie est placée en foyer, elle y passe plusieurs années et sa vie n’est pas facile. Or pour elle, le vrai coupable, c’est celui qui a été appelé d’urgence par une femme en danger et qui a refusé de venir à son secours. Pendant plusieurs années elle va alors tout mettre en œuvre pour venger sa mère, menant sa propre enquête. Elle consacrera tout son temps à établir ce qu’elle pense être la vérité. Le roman est donc à la fois policier, psychologique et social.
Si le lecteur est vite happé par cette poursuite de la vérité qui dure plusieurs années, il est aussi saisi par la personnalité ambigüe de la jeune héroïne et la difficile mission des travailleurs sociaux.
Comme toujours, le suspense est maintenu jusqu’à la fin vers un dénouement qui n’est pas forcément celui qu’on attendait. Le principal intérêt de ce roman réside évidemment dans le thème mais surtout dans l’ambigüité des personnages…
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Michel Bussi
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Presses de la Cité
2024