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Littérature francophone (Belgique)
Par Anne-Marie Debarbieux
Difficile de défendre un homme que tout accuse du meurtre particulièrement violent d’une jeune femme qu’il connaissait, et qui n’oppose aux enquêteurs qu’un lapidaire et dérisoire : « C’est pas moi », avant de s’enfermer dans un silence que rien ni personne ne parvient à entamer !
Graffeur et peintre de génie Nikolas Stankovic exécute, de nuit, sur les murs de la capitale belge, et au prix d’acrobaties incroyables, des fresques aussi exceptionnelles que violentes. Fuyant la notoriété, il reste inconnu du grand public.
Face à lui, une psychiatre intransigeante, réputée pour sa rigidité, son attachement aux seuls faits, redoutée de tous, et un avocat de bonne volonté mais démuni devant le mutisme obstiné de son client. L’enquête ne progresse pas. Il ne semble pas y avoir d’autre issue pour Stankovic, enfermé dans son silence, que l’incarcération à perpétuité ou l’enfermement à vie dans une unité psychiatrique sous haute surveillance.
Tout l’enjeu du roman est dans le chemin que va parcourir chacun des protagonistes y compris l’accusé, pour que les conditions du dévoilement de la vérité soient possibles.
Cette vérité est évidemment insoutenable.
Mais de ce roman noir n’émergent pas que les ténèbres puisqu’un avocat n’a pas renoncé à défendre une cause qui semblait perdue d’avance et qu’une experte en psychiatrie a, contre toute attente, laissé parler son intime conviction au détriment des faits objectifs.
Vraiment passionnant tant sur le plan psychologique que politique ! Et très actuel !
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Paul Colize
Toute la violence des hommes
Éditions Hervé Chopin
2020
Disponible en Folio policier (2022)

