L’outsider

Stephen King, L’outsider, Albin Michel, 2019

Par Catherine Chahnazarian.

C’est parce qu’il fait huit cents pages qu’il n’y a pas moyen de lire d’une traite ce roman qui commence comme un policier et se transforme progressivement en thriller, tendance fantastique.

Pour l’inspecteur Ralph Anderson, un homme ne peut pas être à deux endroits à la fois. Pour moi non plus. Et j’ai peut-être été d’autant plus scotchée à l’intrigue que j’attendais avec avidité une solution rationnelle. Stephen King sait s’adresser aux incrédules : le roman plonge le lecteur dans un univers d’un réalisme étonnant. Les décors et des allusions à l’actualité placent l’enquête dans un contexte très situé, dans lequel on se retrouve, même si l’on n’est pas américain. Les personnages sont formidables, tous différents, crédibles, humains, eux-mêmes. Ce qui leur arrive est traité par eux – à une exception près – avec la rationalité que des personnes ordinaires y mettent forcément. Et comme tout ce qui rend progressivement l’affaire plus complexe, les personnages plus tendus, l’enquête plus délirante, empêche le lecteur de prévoir quoi que ce soit et de s’endormir sur son livre, L’outsider est palpitant du début au dénouement, qu’on aime ou pas le fantastique.

Stephen King, qui a une cinquantaine de romans à son actif et quelques excellentes nouvelles, reste capable de livrer des textes de grande qualité. Celui-ci ne dément vraiment pas sa réputation : il est très bon, intelligent et spirituel. Mon seul regret réside dans cette solution du fantastique, que je trouve de facilité pour un auteur d’une telle inspiration et d’un tel talent, en particulier dans ce roman-ci. Mais c’est affaire de goûts personnels et – j’y insiste – j’ai vraiment beaucoup aimé L’outsider.

Certains chapitres sont des petits bijoux : une scène de rue au cours de laquelle quelques personnes tentent de gravir un escalier dans une bousculade ; un suicide, à la fois dramatique et cocasse, écrit sans aucun irrespect pourtant ; une fusillade qui vous donne très envie de courir aux abris !

Catégorie : Policiers et thrillers (U.S.A.). Traduction : Jean Esch.

Liens : chez l’éditeur ; au Livre de Poche.

Laurie

Stephen King, Laurie, Albin Michel, 2019

Par Catherine Chahnazarian.

Cette nouvelle de 41 pages, qui paraît d’abord innocente, vous plonge soudain dans la peur. Stephen King vous touche gentiment, il vous raconte une histoire sans prétention : blasé, vous vous dites que « Ouais, on sait bien que… C’est pas nouveau »; fleur bleue vous pensez « Comme il est mignon le petit chien ! »; enfin, vous êtes là, le chien roulé en boule à vos pieds, vous êtes presque endormi, juste un peu en alerte parce que vous savez qu’avec Stephen King il y a toujours du thriller dans l’air… Et puis paf ! Ça y est, vous tremblez.

Et comme elle est disponible gratuitement en PDF, la voilà, y a qu’à cliquer ici.

Évidemment, c’est un coup de pub pour tenter de vous faire acheter le dernier roman de S. King traduit chez Albin Michel. Mais on n’est pas obligés de se laisser faire et c’est un coup de pub qui fait passer un bon moment. Surtout que la traduction est excellente.

Catégorie : Nouvelles ; Policiers et thrillers (U.S.A.). Traduction : Jean Esch.

Liens : chez l’éditeur.

Gwendy et la boîte à boutons

Stephen King et Richard Chizmar, Gwendy et la boîte à boutons, Librairie Générale Française, « Le Livre de Poche », 2018 (Keith Minnion pour les illustrations)

Par Florence Montségur.

Si vous êtes jeune et que vous lisez cet article, n’oubliez pas : on ne parle pas à quelqu’un qu’on ne connaît pas, on ne s’assied pas à côté de lui sur un banc dans un parc, et on n’accepte de lui ni chocolats ni cadeaux, pas même une « boîte à boutons ».

Ni agression ni détournement de mineur, malgré un début qui pourrait le laisser craindre, dans cette nouvelle de 156 pages qui ressemble de près à un conte et qui se lit d’une traite avec plaisir et curiosité. Gwendy, douze ans, est prise entre merveilleux et quotidien ; elle va grandir avec cette boîte à boutons qui, croyez-moi, n’engage pas petitement sa responsabilité.

Lecture légère et agréable émaillée de petits suspenses. Pour adultes et jeunes filles de douze ans et plus.

Catégorie : Nouvelles (U.S.A.). Traduction : Michel Pagel.

Liens : au Livre de Poche.

Un Site WordPress.com.

Retour en haut ↑