Le schmock

Franz-Olivier Giesbert, Le schmock, Gallimard, 2019

Par François Lechat.

A certains égards, le dernier livre de Franz-Olivier Giesbert aurait pu s’appeler Le nazisme pour les nuls. Sauf qu’il ne s’agit pas d’un traité pédagogique, mais d’un roman. Et d’un roman léger, en plus, sur un des sujets les plus graves qui soient.

L’auteur n’a pas tort d’affirmer que, face à ce délire collectif, les personnages de roman nous donnent plus de chances de comprendre comment l’on en est arrivé là que des ouvrages savants : il faut des névroses et de la passion pour rendre compte de la folie. Cela étant, si l’on admire l’élégance avec laquelle Giesbert enchâsse des informations dans son récit en allant toujours à l’essentiel, et si l’on se sent vengé en voyant comment il traite Hitler, on peut difficilement conclure que l’on a désormais compris la montée du nazisme : un certain mystère demeure, après comme avant, et Giesbert n’y peut rien. Mais il a bien fait d’oser un roman, avec de l’humour et de l’amour, sur cette page glaçante de l’Histoire. Et tant pis pour les petites maladresses, typiques d’un auteur suroccupé et qui écrit un peu vite : il y a des moments de grâce, aussi, et l’ensemble est fort réussi. A conseiller aux jeunes, en particulier.

Catégorie : Littérature française.

Liens : chez l’éditeur. Voir aussi La dernière fois que j’ai rencontré Dieu, du même auteur.

La dernière fois que j’ai rencontré Dieu

Franz-Olivier Giesbert, La dernière fois que j’ai rencontré Dieu, Gallimard, 2018

Par Anne-Marie Debarbieux.

Difficile de classer ce livre très personnel qui se présente comme une sorte de profession de foi tout en se défendant de toute approche théologique (« Dieu est bien trop important pour être confié aux religions » prévient l’auteur). Une citation de Julien Green, mise en exergue, éclaire deux aspects de sa démarche : « Tout ce qui est triste me paraît suspect (…) L’idée que Dieu ne pût exister ne m’a seulement jamais effleuré ».

De l’éducation catholique qu’il a reçue, Giesbert a gardé la certitude de l’existence de Dieu mais la conviction également qu’il se contente d’être là sans intervenir dans la vie des hommes. De ses origines rurales, Giesbert a gardé une grande sensibilité à la nature et au monde animal. Tout cela le conduit aujourd’hui à se réclamer d’un panthéisme dont il trouve des illustrations et des échos dans de multiples sources, aussi diverses, pour n’en citer que trois, qu’Epicure, François d’Assise ou Spinoza.

On n’est pas forcément convaincu par la démarche de l’auteur, et l’éclectisme de ses références – bien qu’il témoigne de la grande culture qu’on lui connaît – peut laisser perplexe. Cependant ce livre est un hymne à la vie, à la nature, au monde vivant, et l’élan vital qui s’en dégage ne laisse pas indifférent.

Catégorie : Essais, Histoire…

Liens : chez l’éditeur ; voir aussi notre critique du Schmock.

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