Jean-François Merle, Le Grand écrivain, Arléa, 2018
Par Dominique Bernard.
Fiction brillante et décapante du petit monde des éditeurs parisiens.
Le narrateur est un jeune écrivain parisien à court d’inspiration. Il a publié un seul roman, médiocre. Il est aux abois, il a mangé son à-valoir et il est menacé d’un procès par son éditeur, lui-même en difficultés financières.
Cet éditeur, justement, va lui proposer un marché : écrire la biographie d’un auteur, le grand écrivain André Maillencourt, gloire internationale, traduit en plusieurs langues, qui a fait la fortune de la maison d’édition mais n’a rien publié depuis six ans. Sa biographie viendrait à point pour renflouer les caisses. Seule condition : notre jeune écrivain doit travailler « en nègre » et garder le secret absolu sur son travail. Il accepte (a-t-il le choix ?), et c’est là que ses ennuis commencent.
Le grand écrivain n’est pas coopératif pour écrire ses mémoires, peu importe, « ma foi, ce sont des mémoires, nous ferons comme les autres, nous enjoliverons ».
Le dernier livre du grand écrivain, a priori cruciverbiste, s’appelle Espoir trahi, en cinq lettres (vous avez deviné ? NDLR). Ce livre provoqua une polémique. Lors de la sortie de ces Mémoires, l’accueil est réservé, puis on passe « aux commentaires des commentaires »…
Ce roman est vif, très bien construit, on rit beaucoup et les éditeurs doivent rire jaune. Toutes les scènes fourmillent de détails très justes (les entrevues, le restaurant, le cocktail lors de la sortie « des mémoires ». L’épilogue est un peu maigrichon, mais on lui pardonne (avons-nous le choix ?).
Catégorie : Littérature française.
Liens : chez l’éditeur.
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