Jonathan Coe, La pluie avant qu’elle tombe, Gallimard, 2009 (disponible en Folio)
Par Michèle Thierry.
Le livre, découpé en chapitres, nous plonge dès le début dans une histoire inattendue. Nous suivons, en Angleterre, un personnage prénommé Gill, qui vient de perdre sa tante Rosamond âgée de 73 ans. C’est cette dernière qui laisse à sa famille des cassettes audio destinées à Imogen, une jeune fille qu’elle n’a pas vue depuis longtemps. Aveugle, Imogen est la fille de Théa, que Rosamond a élevée pendant deux ans avant que sa mère ne la reprenne brutalement.
C’est la lecture des cassettes que nous suivons chapitre après chapitre, écoutées finalement par Gill et ses filles. Chaque cassette décrit à Imogen une photo qu’elle ne peut voir et nous fait avancer dans ce récit de vie qui se révèle progressivement à Gill et ses filles, la vie de Rosamond. C’est un personnage attachant, homosexuelle, en butte à la vindicte de sa famille, elle raconte comment a évolué son amitié avec Ruth ou Rebecca. Et surtout Béatrice, la grand-mère d’Imogen. Les rebondissements ne manquent pas. Nous tenant en haleine. Je ne dévoilerai pas la fin, inattendue, qui revient sur le titre du livre. Lancinant, le récit nous mène à nous poser la question : « Y a-t-il une logique qui préside à ces existences? »
Les récits à différents niveaux, qui remontent le temps jusqu’à la guerre de 39-45, nous permettent, par le truchement de la description de photos, d’entrer dans le fil de vies qui vont jusqu’aux années 2000.
Catégorie : Littérature anglophone (U.S.A.). Traduction : Serge Chauvin et Jamila Ouahmane.
Liens : chez l’éditeur ; la critique du Coeur de l’Angleterre, du même auteur, par Jacques Dupont.
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