
—
Littérature étrangère (Grande-Bretagne)
Par Marie-Hélène Moreau
Écrivain britannique de romans policiers à énigmes, Robert Goddard rencontre un grand succès chez les amateurs du genre, notamment avec L’énigme des Foster, déjà chroniqué sur le présent blog. Pas forcément un auteur vers lequel je me dirigerais spontanément, mais les hasards des lectures de vacances m’ont mis entre les mains La Croisière Charnwood et, sans crier au chef-d’œuvre, j’avoue m’être laissé prendre par ma lecture.
Nous sommes au tout début des années trente. Deux Anglais, amis de collège et de guerre – la Première Guerre mondiale est encore dans tous les esprits -, par ailleurs escrocs, naviguent sur un transatlantique qui les ramène des États-Unis où leurs « affaires » ne se sont pas aussi bien passées que prévu. À bord, ils rencontrent Vita Charnwood et sa nièce Diana, héritières d’un empire financier, et y voient immédiatement l’opportunité de se refaire en séduisant cette dernière qui se trouve être d’une beauté renversante, ce qui ne gâte rien.
S’ensuit une histoire pleine de rebondissements, de trahisons et de complots en tous genres, qui se laisse lire sans ennui. Personnages attachants et plus complexes qu’attendu – Guy en escroc cynique rattrapé par le doute, notamment -, écriture fluide quoiqu’un peu trop sage à mon goût, description d’une époque délicieusement surannée, voilà un cocktail ma foi assez réussi même si certains le trouveront un peu fade comparé aux thrillers gore à la mode. Question de goût. La perspective historique du roman donne au livre le piquant qui lui manquerait sans doute un peu, c’est vrai, mais je n’en dévoilerai pas ici la teneur pour laisser au lecteur le plaisir de la découverte.
*
Robert Goddard
La Croisière Charnwood
Sonatine Éditions
2018
Aussi au Livre de Poche
Traduction : Marc Barbé
Laisser un commentaire