Mona et son manoir

Littérature américaine
Par François Lechat

Je n’ai pas lu les Chroniques de San Francisco, qui ont fait la fortune d’Armistead Maupin depuis 1976 et qui trouvent ici leur épilogue. J’admire d’autant plus son talent, l’absence de familiarité avec les personnages récurrents de ce cycle romanesque n’empêchant pas de plonger dans son univers.

Dès les premières pages, on est saisi par un ton badin, légèrement ironique, qui croque les protagonistes avec gourmandise et nous installe dans une savoureuse comédie de mœurs sur fond de campagne anglaise délicieusement surannée. Le fameux manoir, menacé de décrépitude, qui donne son titre au roman en constitue même un personnage à part entière, tant ce décor est subtilement exploité.

Il s’y mêle une sorte d’intrigue policière qui dynamise le récit, mais ce sont bien les rapports humains qui sont au cœur de ces pages très actuelles, une ode à l’émancipation féminine et à la liberté de choix en matière de genre et d’orientation sexuelle. L’auteur trousse une belle histoire d’amour, compliquée comme il se doit, entre son héroïne et la responsable d’un bureau de poste, tandis qu’il fait revenir d’autres figures récurrentes pour des retrouvailles touchantes, même pour qui ne connaît pas les épisodes antérieurs.

J’ai une légère réserve à l’égard d’un discours LGBTQIA+ quelque peu insistant, mais ce qui domine reste une galerie de personnages contrastés, fantaisistes et libres dans leur tête pour les uns, en cours d’émancipation ou de déconstruction pour d’autres.

*

Armistead Maupin
Mona et son manoir

Editions de l’Olivier
2025

Un commentaire sur “Mona et son manoir

Ajouter un commentaire

  1. Je n’ai jamais lu Maupin non plus malgré son succès. Cela fait des années que je me dis qu’un jour, peut-être je me lancerai…

Laisser un commentaire

Un Site WordPress.com.

Retour en haut ↑