Bernhard Schlink, La femme sur l’escalier, Gallimard, 2016
Par François Lechat.
Si vous avez lu Le liseur, le premier roman de Bernhard Schlink, La femme sur l’escalier va sans doute vous décevoir ; si vous avez aimé La femme sur l’escalier, précipitez-vous sur Le liseur. C’est que, dans les deux romans, la trame est semblable : une femme forte, belle, intrigante, parfois dure et cynique en raison des circonstances, fait face à un héros plein de bonne volonté, moral et raisonné, fasciné par cette créature qui, à l’évidence, possède une tout autre expérience de la vie. Mais là où, dans Le liseur, cette trame s’inscrit dans l’Histoire (le nazisme, le procès de Nuremberg, le gouffre entre les classes sociales), elle sert dans La femme sur l’escalier à raconter des histoires, celles de trois bourgeois amoureux de la même égérie. Le début est brillant, la fin est réussie même si elle ne surprend pas, mais l’ensemble, très soigné, manque de force et de folie, comme si Bernhard Schlink ne parvenait pas à se départir de ses bonnes manières de juriste allemand. A lire, surtout, si l’on croit qu’une femme – celle qui donne son sens au titre – mérite qu’on lui sacrifie sa carrière.
Catégorie : Littérature étrangère (Allemagne). Traduction : Bernard Lortholary.
Liens : chez l’éditeur.
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