Karine Tuil, L’insouciance, Gallimard, 2016
Par François Lechat.
Sans doute le roman le plus actuel de la rentrée 2016 – dont, par pitié, ne lisez pas la 4e de couverture, allez-y en confiance ! Vous y trouverez le bruit et la fureur de votre quotidien, ou de celui des autres : le fondamentalisme, la guerre, la folie identitaire, la morgue des élites, l’amour, l’ambition, le racisme, l’antisémitisme, les banlieues, la rage des exclus, le courage des femmes, la modestie des migrants, le sexe et la folie des hommes… Le tout en quelques histoires habilement entrelacées, et dans un style d’une rare fluidité : les phrases sont longues et complexes, les thèmes sont multiples, et pourtant tout se lit vite, tout doit se lire vite pour être dans le rythme, pour être débordé par notre époque, une époque qui grince et s’emballe. Donc un tour de force, un récit prenant et, heureusement, quelques belles pages d’amour à côté d’amusants clins d’œil à un ex et futur président. Il manque juste à ce roman, en raison même de son efficacité redoutable, de quoi prendre le temps et le plaisir de se poser : cela s’appelle la littérature, à laquelle Karine Tuil n’a pas voulu sacrifier.
Catégorie : Littérature française.
Liens : chez l’éditeur.
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