Trente ans et des poussières

Jay McInerney, Trente ans et des poussières, L’Olivier, 1993 (Points, 2017)

Par François Lechat.

Normalement, je ne devrais pas parler de ce livre ici, puisqu’il est paru en français il y a 25 ans. Mais il s’agit du premier tome d’une trilogie dont le dernier volet vient de paraître en édition de poche, et que j’ai bien l’intention de lire intégralement.

Parfois, on ne tient pas ce genre de promesse. J’avais pris la même résolution après avoir lu le premier volume de La symphonie du hasard, de Douglas Kennedy [voir ici], et lorsque j’ai vu les deux derniers volumes en librairie, il y a quelques semaines, le souvenir du premier était tellement flou que j’ai renoncé à lire les suivants, qui ne me faisaient pas envie. A l’inverse, quand j’ai achevé Trente ans et des poussières, j’ai décidé d’acheter les deux derniers tomes au plus vite, car cette saga est bien plus consistante que celle de Kennedy.

L’ambition est la même : saisir l’histoire récente des Etats-Unis à travers un groupe de personnages assez ordinaires, lier la petite histoire à la grande. Mais chez McInerney, à la différence de Kennedy, on sent le souffle des événements, qui pour le premier tome se situent aux alentours du krach boursier de 1987. Et si ses personnages sont des archétypes, assez convenus a priori (le couple réussi, le milliardaire sans scrupule, la femme fatale, l’ami amoureux, le Noir discriminé, l’écrivain en panne d’inspiration…), il leur donne de la vie et de la puissance en les serrant au plus près, en entrant dans le détail de leurs joies et de leurs tourments, avec ces brèves notations psychologiques et sociales qui font le sel des grands romans américains. Je ne suis pas en admiration devant son style, parfois légèrement revêche (ce qui convient au sujet, car l’Histoire est tragique, évidemment), mais il crée un vrai suspense et réussit des scènes fortes. Je vous donnerai donc des nouvelles de la suite, qui se situe aux alentours du 11-Septembre.

Catégorie : Littérature étrangère anglophone (Etats-Unis). Traduction : Jacqueline Huet et Jean-Pierre Carasso.

Liens : chez L’Olivier ; en Points. La critique des deux volumes suivants.

Un commentaire sur “Trente ans et des poussières

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  1. Comme vous avez eu raison d’abandonner « La symphonie du hasard » en cours de route. On m’a offert la trilogie (quelqu’un qui connaissait mal mes goûts, sans doute), et je m’étais promis de la lire en entier, histoire de compléter votre critique, mais basta ! J’ai eu du mal à finir le tome 1 (un monument d’ennui) et c’est par pure vertu (et désoeuvrement vacancier) que je me suis attaquée au tome 2. Hélas, même s’il s’y passe un peu plus de choses que dans le volume précédent, la trame narrative continue à être constamment parasitée par d’interminables descriptions sans le moindre intérêt. Exemple : « Il portait une veste grise, une chemise à rayures grises et marron, une cravate imprimée et des chaussures de cuir », ceci pour un personnage qui ne fait que passer et ne joue aucun rôle dans l’histoire… Idem pour la ville de Dublin dont pas une ruelle ne nous est épargnée, le Guide vert peut aller se rhabiller. Quant au goût immodéré des « héros » pour la Guinness, voire le whisky, voire les deux, dès le p’tit déj. et pour les 2 paquets de clopes quotidiens, il est l’objet d’une telle répétitivité que ça finit par sentir le sponsoring à plein nez. Le peu d’intérêt qu’on portait au destin de ces individus n’y résiste pas. Je ne m’attaquerai pas au tome 3, bien que la fin du tome 2 fasse tout pour qu’on veuille connaître la suite. Sans moi…

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