Bestseller

Jessy Kellermann, Bestseller, Les deux terres (J.-C. Lattès), 2013 (disponible aux Éditions du Masque)

Par Anne-Marie Debarbieux.

Un roman bien déconcertant car construit sur deux parties totalement différentes et très inégales.

Le début qui nous plonge dans l’univers du livre et du plagiat nous accroche immédiatement. Arthur et Bill étaient des amis intimes liés par leur passion commune pour la littérature et l’écriture. Mais tandis qu’Arthur est resté un obscur professeur d’écriture dans une petite université sans prestige et n’a publié qu’un roman qui n’a eu aucun retentissement, Bill est devenu un auteur de thrillers à succès, riche et courtisé dans le monde entier. Il a de plus épousé la belle Carlotta dont ils étaient tous deux amoureux. Les relations se distendent.

Bill meurt subitement, Arthur découvre le manuscrit encore inachevé de son prochain roman et ne résiste pas à la tentation de l’usurpation. On évolue donc jusque-là dans un contexte plutôt psychologique : amitié, jalousie, trahison, tentation, remords, revanche, telles sont les thématiques ébauchées et le lecteur, séduit, échafaude plusieurs hypothèses.

La suite cependant est tout à fait inattendue (ce qui, en soi, est plutôt intéressant) : elle nous immerge dans l’univers et le rythme d’un thriller haletant, mais hélas d’une telle complexité et d’une telle invraisemblance que le lecteur a parfois bien du mal à suivre le fil des événements, tandis que le personnage principal perd de son épaisseur. Le thème de l’écriture reste présent, mais on se demande quel est finalement le but de l’auteur : a-t-il voulu juxtaposer deux genres dans un même livre et n’a-t-il pas, cette fois, été très inspiré, contrairement à ses romans précédents ? Ou, plus finement, a-t-il fait un clin d’oeil aux lecteurs avisés et fait sciemment une satire des mauvais thrillers où le spectaculaire invraisemblable tient lieu de cohérence ? Une sorte de mauvais James Bond en quelque sorte ?

Bref on reste sur sa faim, perplexe, en souhaitant quand même que la seconde hypothèse soit la bonne !

Catégorie : Littérature anglophone (U.S.A.). Traduction : Julie Sibony.

Liens : chez l’éditeur ; aux Éditions du Masque.

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