
Laurent Petitmangin, Ce qu’il faut de nuit, La Manufacture de livres, 2020
— Par François Lechat
Ce premier roman, bref et tranchant, fait entendre une voix singulière, socialement située. La voix d’un père qui élève seul ses deux enfants, en Lorraine, dans un milieu modeste où l’on se tient les coudes et on garde la tête haute en allant voir l’équipe locale de foot. Car aux alentours rôdent le chômage, le déclin des idéaux de gauche et les petites mains de l’extrême droite.
Comment tenir debout quand un de ses enfants dévie, trahit les valeurs qu’on lui a inculquées, fait ressentir de la honte mais reste un fils malgré tout, qu’à défaut d’encore aimer il faut protéger, à moins que ce ne soit l’inverse ? Laurent Petitmangin rend ce quotidien et ces tourments de manière sobre et sensible, à l’aide d’un récit à la première personne qui sonne très juste, dans le ton comme dans la langue et le lexique. Âmes sensibles ne pas s’abstenir.
Catégorie : Littérature française.
Liens : chez l’éditeur.
A toutes fins utiles, je signale que ce beau roman a donné lieu à un film intitulé « Jouer avec le feu », réalisé par deux sœurs, Muriel et Delphine Coulin. Le film est très bien accueilli par la critique, même si certains l’ont trouvé un peu austère, et il a valu à Vincent Lindon le prix du meilleur acteur à la Mostra de Venise.
Très bon roman, en effet ! Belle révélation ! A suivre 😉
J’ai beaucoup aimé ce livre, et pensais d’ailleurs le chroniquer moi-même, mais vous m’avez devancée. Tant pis, c’est agréable aussi de lire « gratuitement », sans objectif de chronique à l’horizon.