
Jean-Paul Enthoven, Ce qui plaisait à Blanche, Grasset, 2020
— Par François Lechat
De Jean-Paul Enthoven j’avais beaucoup aimé Aurore, élégant roman proustien paru il y a une vingtaine d’années. La critique étant flatteuse, j’étais curieux de découvrir Ce qui plaisait à Blanche, et ce fut une surprise paradoxale.
On écrit donc encore ce genre de livre aujourd’hui, après la vague #MeToo ? Je veux dire : un roman stylé, dans lequel un personnage secondaire prétend publier à titre posthume un manuscrit qui lui a été confié par l’auteur, et qui raconte une éternelle histoire de séduction entre une femme fatale et un collectionneur de conquêtes battu à son propre jeu ? Réflexion faite, je m’en réjouis : tant mieux si la littérature ne se laisse pas impressionner par les mouvements d’idées, et ne renonce pas à ses formes consacrées parce qu’elles seraient passées de mode. Mais tout de même, cela surprend un peu de retrouver des personnages si rebattus, évidemment riches et beaux, distanciés et secrètement désespérés, éloquents et cultivés, et qui passent de palaces en soirées fines, d’ailleurs évoquées avec beaucoup de pudeur. C’est impeccable, plutôt prenant, mais curieusement hors-sol.
Catégorie : Littérature française.
Liens : chez l’éditeur.
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