Jérôme Baschet, La civilisation féodale. De l’an mil à la colonisation de l’Amérique, 4e édition augmentée d’une postface inédite, Champs Flammarion, 2018
— Par François Lechat
Pour les amoureux du Moyen Age, voici une (longue !) synthèse qui fait autorité, et qui bouleverse bien des idées reçues. Avec trois points forts que je tiens à souligner, parmi tant d’autres. Une belle démonstration qui nous convainc que la découverte de l’Amérique par Colomb n’ouvre pas les Temps Modernes mais constitue un geste typiquement médiéval. Une remarquable reconstitution de l’organisation des pouvoirs au Moyen Age, qui articule finement le féodalisme et la domination de l’Église, le caractère local de l’autorité (le château, le seigneur, l’église, l’évêque) et l’ambition universelle du catholicisme. Et une réflexion profonde sur les catégories religieuses de l’époque (bien/mal, sacré/profane, divin/humain, âme/corps…) et leur capacité à encadrer les pratiques et les mentalités.
L’auteur a été salué aussi bien par L’Obs, à gauche, que par Éléments, la revue de la droite identitaire dirigée par Alain de Benoist, et il le mérite. Mais on aura compris qu’il s’adresse à des non-spécialistes qu’une certaine abstraction ne rebute pas. Avec ce petit « plus » inattendu : ce livre est issu d’un cours donné à l’université autonome du Chiapas, au Mexique, et esquisse des contrepoints entre l’Europe médiévale et l’Amérique coloniale.
Catégorie : Essais, Histoire…
Liens : chez l’éditeur.
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