Eloi Audoin-Rouzeau, Ouvre ton aile au vent, Phébus, 2021
— Par Sylvaine Micheaux
Il y avait les romans post-attentats, il y a maintenant les romans post-pandémie.
Paris 2049. Vingt ans auparavant, une pandémie type virus aviaire, qu’on ne nomme que comme « les Événements », a décimé des millions et des millions de personnes. Désormais, les oiseaux sont persona non grata ; interdiction de les élever, de les consommer, et ils ne survivent que dans de petites îles abandonnées par les humains. L’Union européenne n’existe plus ; nous sommes revenus au franc-neuf, gouvernés par un président-dictateur à vie ; la pauvreté et la corruption règnent en maîtres.
Mais tous les ans, le 31 octobre, une espèce de kermesse est organisée : un canard d’élevage est lâché au-dessus de Paris. Celui qui l’attrape à mains nues et en vie aura non seulement le droit de le déguster à la Tour d’Argent en tête à tête avec le Président, mais surtout touchera un énorme chèque le mettant à l’abri pour plusieurs mois. Les jeux du cirque peuvent commencer, l’excitation et la violence sont partout, tous les coups sont permis.
Et si quelques personnes, ayant gardé un soupçon d’humanité, mettaient quelques grains de sable dans l’organisation de cette course-poursuite ?
Les débuts de ce roman sont un peu poussifs, mais très vite on est pris par cette folle histoire, cette fable sur la transformation de notre société, de plus en plus individualiste et violente. Un premier roman original.
Ce roman fait partie de la sélection du prix Lire Élire des Bibliothèques Pour Tous Nord Flandre.
Catégorie : Littérature française.
Liens : chez l’éditeur ; les Bibliothèques pour tous.
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