Max Monnehay, Somb, Seuil, 2020 (disponible en poche chez Points)
— Par Anne-Marie Debarbieux
Le héros de ce polar captivant n’est pas un flic mais un psychologue qui intervient en milieu carcéral. C’est dire que des confidences sordides, des vies en lambeaux, des personnalités perturbées, c’est son quotidien et sa spécialité. Il a de l’expérience, du recul, il est estimé et écouté des policiers.
Tout bascule pourtant le jour où c’est la femme de Jonas Somb, son meilleur ami, qui est retrouvée sauvagement assassinée. Tout accuse le mari qui apparaît très vite comme le suspect numéro 1.
Victor ne peut y croire. Mais ce crime-là le touche de trop près pour que sa voix soit entendue des enquêteurs. Il ne peut être objectif ! Sa conviction ne convainc pas.
Il cherche donc d’autres directions, reprend les faits, mène lui-même son enquête, et surtout il s’interroge : et s’il s’était trompé sur Jonas ? Et s’il avait mal interprété certains moments, certaines réactions de son ami ? Et s’il avait occulté inconsciemment l’importance de certains signes ? Victor relit les différentes étapes de cette relation d’amitié presque fusionnelle et les événements et personnes qui l’ont ponctuée.
Lui, le psy, n’a-t-il pas été submergé par sa propre subjectivité ?
Le lecteur suit les méandres et le va-et-vient de cette introspection : « Mon meilleur ami a-t-il pu à mon insu devenir un meurtrier ? Ai-je une part de responsabilité ? »
Jusqu’à la révélation finale.
Passionnant, ce polar psychologique qui renouvelle le genre et dont l’autrice mérite les récompenses obtenues pour ce roman.
Catégorie : Policiers et thrillers.
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