
Arturo Pérez-Reverte, Sans loi ni maître, Seuil, 2022
— Par Catherine Chahnazarian
Negro est un dur. Il a d’ailleurs le cerveau un peu fêlé à force de combats. C’est à l’Abreuvoir, où il retrouve ses copains, qu’Agilulfo (un philosophe dont la devise favorite est Aboie sur toi-même) lui apprend que Teo et Boris le Beau ont disparu. Et on sent bien que Negro, comme un vieux flic qui malgré sa lassitude doit sauver la victime et l’innocent, va intervenir pour tirer ça au clair. Ce gros chien musculeux et expérimenté va reprendre du service, et ça n’aura rien de romantique.
C’est lui qui raconte, c’est donc lui qui présente tous les personnages, chiens divers et variés qui à la fois nous ressemblent et voient les choses de leur point de vue. C’est Negro qui déroule les événements en ménageant juste ce qu’il faut de suspense et d’indices dramatiques, menaçant de plus en plus la légèreté avec laquelle on avait entamé la lecture. Car, sous les standards de série B qui nous font sourire, on sent bien que l’auteur a été reporter de guerre. Il a des choses à dire sur la cruauté humaine, les combattants, les traumas et la vengeance.
Ce roman, réussi malgré quelques petites maladresses sans gravité, se lit d’une traite.
Catégorie : Littérature étrangère (Espagne). Traduction : Gabriel Iaculli.
Lien : chez l’éditeur.
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