
Jérôme Loubry, Les sœurs de Montmorts, Calmann-Lévy, 2021
— Par Julien Raynaud
Les trois cent quarante-trois premières pages de ce thriller de Jérôme Loubry vous raviront sans nul doute. Vous y verrez une prouesse, une réussite qui n’a rien à envier à Stephen King. Vous serez sous le charme d’un mystérieux village, où même le catalogue de la bibliothèque municipale est particulièrement original. Vous reconnaîtrez la brillante idée de l’auteur, consistant à la fin de certains chapitres à révéler ce qui arrive au même moment aux autres personnages dans le village de Montmorts. Vous trouverez l’enchaînement des chapitres juste parfait, alors même qu’alternent une histoire présente, la lecture d’un compte-rendu d’évènements antérieurs, quelques considérations scientifiques sur le cerveau humain, des lettres anonymes, et la lecture d’un blog. Là où un Dan Brown aurait interrompu l’intrigue en cours dans le seul but de vous faire tourner les pages pour découvrir la suite, Jérôme Loubry distille les éléments au moment où le lecteur en a besoin.
Pour que le lecteur reste sur ces impressions extrêmement positives, voire dithyrambiques, il aurait fallu que le roman en reste là, qu’il n’explicite aucun des mystères et laisse à chacun le soin de se perdre en conjectures. Au lieu de cela, Jérôme Loubry rajoute une cinquantaine de pages, qui donnent l’explication scientifique des événements. Malheureusement, elle est alambiquée, expédiée dans la plus grande précipitation, et c’est la déception qui domine.
Alors un conseil, lisez vraiment ce livre, il n’y a aucun doute là-dessus, mais arrêtez-vous donc à la page 343.
Catégorie : Policiers et thrillers.
Lien : chez l’éditeur.
Je l’ai appréciée, la fin, mais je comprends ce que tu veux dire 🙂