Eleanor Catton, Les Luminaires, Paris, Buchet-Chastel, 2015
Par François Lechat.
Si vous trouvez que les Agatha Christie, finalement, sont un peu simples et courts, et que vous aimez les romans victoriens, celui-ci est pour vous. En mille pages, 20 personnages et une foule d’événements sur lesquels on ne cesse de revenir pour les voir se préciser, s’imbriquer et se troubler, ce jeu de piste est époustouflant d’intelligence et de maîtrise. Il ne se passe, finalement, pas grand’ chose de spectaculaire : une malle disparaît, un homme meurt, une prostituée a une syncope, un trésor est trouvé dont l’origine reste mystérieuse… Mais le récit varie les époques, les narrateurs, les points de vue, et entraîne dans une spirale jouissive comme un puzzle géant – sans parler, vers la fin, d’une invention étonnante dans la forme des chapitres. Le tout dans une langue très travaillée, une traduction impeccable et sur un arrière-fond délicieusement dépaysant : la Nouvelle-Zélande des chercheurs d’or en 1865-1866, dont les protagonistes, appartenant à tous les milieux, sont rendus avec une précision impressionnante et un sens aigu des dialogues. A savourer à l’anglaise, si l’on aime ça.
Catégorie : Littérature étrangère anglophone (Nouvelle-Zélande). Traduction : Erika Abrams.
Liens : chez l’éditeur.
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