Megan Kruse, De beaux jours à venir, Denoël, 2016
Par François Lechat.
Un roman américain comme on les aime : précis, concis, attentif aux détails, enraciné dans la nature et dans la vie. L’histoire d’une famille qui éclate par la faute d’un père violent, dont l’épouse finit par fuir avec ses enfants mais qui va se disperser plus encore car il n’est pas facile, pour un fils, de renier son père. Un beau roman sur les liens familiaux, ceux qui nous font vivre et ceux qui nous détruisent, ceux qui persistent malgré l’absence. Les figures dominantes, ici, sont le frère aîné, homosexuel assumé mais torturé, et sa sœur à qui le rattache un lien profond, le seul personnage à parler à la première personne et sans doute le plus touchant. La mère occupe également une place centrale, mais différente : elle ne compte pas à ses propres yeux, elle a tout donné et elle donne encore tout à ses proches, elle est mère avant d’être femme, elle assume, jusqu’à un très beau final. Pour une fois, l’éclatement du récit entre plusieurs voix et plusieurs époques (une manie du roman contemporain) se justifie pleinement, ajoutant à l’intrigue une touche de mélancolie. Une réussite, un premier roman longuement mûri, joliment ciselé.
Catégorie : Littérature étrangère anglophone (USA). Traduction : Héloïse Esquié.
Liens : chez l’éditeur.
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