Giampaolo Simi, La nuit derrière moi, Le Livre de Poche, 2017
Par François Lechat.
L’éditeur classe ce livre dans la catégorie des policiers, mais c’est en fait un thriller psychologique d’une impressionnante efficacité. Il ne faut pas y chercher de belles phrases : conformément au genre, l’écriture est directe et moderne, parfois un rien rugueuse, mais subtile aussi pour rendre l’état d’esprit de l’anti-héros que nous suivons ici. Car c’est bien d’anti-héros qu’il s’agit, avec ce Furio Guerri (un nom qui ne doit rien au hasard ?) qui nous est d’emblée présenté comme un « monstre » inquiétant, peut-être poussé par des pulsions pédophiles. Un être antipathique, ambitieux, infidèle et possessif avec sa femme. On s’identifie pourtant à lui, car dès le départ la structure narrative nous oblige à suspendre notre jugement : entre passé et présent, entre chapitres dont il est le narrateur et chapitres dans lesquels l’auteur le tutoie, on devine qu’il est plus complexe qu’il n’y paraît et l’on cherche à comprendre, à deviner. Ce qui prendra le roman entier, ou presque, au fil d’une tension croissante et de réelles surprises. Giampaolo Simi crée ici une mécanique infernale, prenante, au sein de laquelle un personnage féminin prendra une place de plus en plus importante et surprenante. Sans atteindre le niveau de Gillian Flynn dans Les apparences (la référence absolue, à mes yeux), ce thriller est une remarquable réussite.
Catégorie : Policiers et thrillers (Italie). Traduit de l’italien par Sophie Royère.
Liens : chez l’éditeur.
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