Peter Farris, Le diable en personne, Gallmeister, 2017
Par François Lechat.
Si vous aimez les romans noirs sur fond d’Amérique profonde, ne passez pas à côté de celui-ci. On y trouve les ingrédients de base, des méchants vraiment méchants (un proxénète, des petites frappes, un politicien pervers et corrompu…) et des bons plus ou moins fêlés, assez complexes ou fragiles pour qu’on s’y attache. L’intrigue est d’une parfaite clarté – une jeune fille en danger de mort est recueillie par un vieil original capable de se défendre –, tout en évitant les clichés que l’on pouvait craindre. Car le héros est déroutant, avec des pratiques surprenantes et un cadre de vie générateur de scènes poétiques ou pleines de suspense. Il y a la petite ville d’à côté, aussi, avec ses commères et la déprime ambiante. Et une Amérique qui se modernise par le mauvais côté, celui du fric et de la corruption. Et puis des rapports humains compliqués, inattendus, avec ce qu’il faut de trompe-l’œil pour balader le lecteur. Et une tension permanente car, rappelons-le, une jeune fille est menacée et son protecteur par la même occasion, qui devra sortir le grand jeu pour ne pas se faire broyer. Frissons garantis, grâce à un style fluide, direct, sans fioritures, qui sonne juste et donne une saisissante impression de réalisme malgré le caractère extrême de certaines situations. Un roman d’une grande humanité et parfaitement efficace.
Catégorie : Policiers et thrillers (USA). Traduction : Anatole Pons.
Liens : chez l’éditeur.
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