La maladroite

Alexandre Seurat, La maladroite, Ed. du Rouergue 2015 – Babel 2017

Par Jacques Dupont.

La maladroite, c’est Diana – 8 ans. C’est ainsi qu’on lui a appris à se désigner dès lors qu’un adulte s’étonne d’un bleu au bras, d’un coquard à l’œil. Diana a 8 ans, et elle a disparu. Viennent prendre la parole, comme à la barre, sa grand-mère, sa tante, ses institutrices, des médecins, une assistante sociale, des gendarmes. Un chœur de voix singulières, qui eurent en commun leur impuissance à empêcher le pire.

L’écriture d’Alexandre Seurat, dénuée d’effets, donne au roman le ton d’une enquête, et un sentiment d’implacable véracité – implacable en ce qu’elle déroule la logique des faits dans une brutalité totale, monochrome, terrifiante.

Âmes sensibles s’abstenir.

Catégorie : Littérature française.

Liens : chez Rouergue ; en Babel.

2 commentaires sur “La maladroite

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  1. Très bon roman , dur mais à lire , et qui met des mots sur une réalité hélas bien trop courante .

  2. Bon, j’arrive après la bataille, n’ayant lu ce livre (d’une traite) que très récemment, mais je tiens à me joindre à ce qu’ont dit Jacques et Sylvaine : on ne sort pas indemne de la lecture de ce brûlot mais il faut l’avoir lu, pour qu’il n’y ait plus jamais de Diana ou en tout cas pour qu’une société incapable de protéger ses enfants se remette enfin en question sérieusement quant à la gestion du problème des enfants martyrs. Trop tard pour Diana, la « maladroite », dont l’histoire nous est racontée sur un ton volontairement neutre, sans le moindre pathos ni le moindre effet de style, sous forme de monologues intérieurs alternés entre tous les protagonistes qui y ont joué ou auraient pu y jouer un rôle. Tous auraient pu « faire quelque chose », certains ont essayé, en vain. Les seules qui aient réussi à faire « un signalement » (une directrice d’école et une institutrice) ont été déboutées, « par manque de preuves ». C’était un an avant la mort de Diana.
    Il n’y a rien à ajouter, sinon « Lisez ce livre ». N’importe qui peut être confronté à ce problème et hésiter à intervenir. Il ne faut pas hésiter. En mémoire de Diana (Marina dans la vraie vie) et de ses frères et sœurs en maltraitance.

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