Judith Perrignon, Victor Hugo vient de mourir, L’iconoclaste, 2015 (disponible en Pocket)
Par Dominique Bernard.
Victor Hugo vient de mourir. Ah bon, je croyais que c’était Johnny ? Oui, mais non, car pour l’émotion, c’est pareil. Impressionnantes ressemblances en effet : ces informations qui circulent dans les jours qui précèdent la mort, ces rassemblements populaires devant le domicile, le défilé des proches et des célèbres. « Ils lèvent les yeux vers les fenêtres fermées, ils palpent l’absence, le silence, la mort qui œuvre à l’intérieur, comme des personnages en quête d’auteur ». Et maintenant, comment organiser les funérailles, qui défilera, quelles organisations, dans quel ordre, quels drapeaux, dans quelles rues, un jour de semaine, un dimanche ? En bref, à qui appartient le mort, l’homme politique, l’écrivain ?
Le texte de Judith Perrignon est précis et très documenté (elle est journaliste). Victor Hugo meurt devant nous comme si nous étions de sa famille (nous sommes tous de la famille de Victor Hugo). Elle réussit à intégrer des extraits de ses correspondances qui rendent le mythe humain. L’écriture est vive et le récit se lit comme un roman. Voyez cette foule : « C’était dans la rue comme dans la vie, il y avait les bien assis et ceux qui s’agrippaient quelque part ». Actuel, je vous le disais.
Catégorie : Littérature française.
Liens : chez l’Iconoclaste; en Pocket.
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