Annie Barrows, Le secret de la manufacture de chaussettes inusables, NIL, 2015 (10-18, 2017)
Par Catherine Chahnazarian.
Willa Romeyn a douze ans et elle vient de décider de sortir de l’enfance, c’est-à-dire de l’ignorance de ce qui se passe réellement autour d’elle. Pour cela, il lui faut dresser l’oreille, faire marcher sa cervelle et espionner son père Félix, sa tante Jottie, et cette Mademoiselle Beck venue de Washington à Macedonia où tout se déroule, une petite ville américaine « pareille à toutes les petites villes – de larges rues, de vieux ormes, des maisons blanches et une vieille place de village d’un calme absolu – le tout bouillonnant de passions incandescentes et de tragédies grecques » (p. 245).
La construction du livre est originale et parfaitement bien maîtrisée ; grâce à elle, le récit se déplie de façon à la fois touchante et amusante ; un peu mystérieuse, prenante ou saisissante quand il le faut. On s’enveloppe de l’ambiance de Macedonia lors d’un été caniculaire, on entre dans la vie des Romeyn et, en croisant des fils parfois assez ténus, impliquant un certain nombre de personnages tous très caractérisés, on tisse progressivement toute une histoire, et même deux, celle qui se passe en 1938 et celle qui s’est passée en 1920.
La fin est un peu molle à mon goût, trop heureuse, mais l’ensemble est très réussi !
Catégorie : Littérature étrangère anglophone (USA). Traduction : Claire Allain et Dominique Haas.
Liens : chez NIL, en 10-18. Annie Barrows est l’une des deux auteures du Cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates.
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