Nicole Desportes, Voyage jusqu’au bout de la vie – Comment j’ai vaincu l’anorexie, Odile Jacob, 2016
Par Anne-Marie-Debarbieux.
La richesse de ce témoignage d’une très grande intensité est double : d’abord il apporte sur cette terrible maladie qu’est l’anorexie un éclairage qui dépasse les informations de base qu’ont acquises tous ceux qui s’intéressent à cette pathologie sans y avoir été eux-mêmes confrontés. A travers un récit moins descriptif qu’analytique, l’auteure pose un regard à la fois introspectif et rétrospectif sur les moments de gouffre et les moments d’exaltation qui ont jalonné la maladie, et elle explique à quel point et pourquoi les exigences que le malade impose à son corps expriment un besoin d’absolu et une force vitale exceptionnelle.
Il faut, dit-elle, aller chercher la guérison très loin en soi, mais le voyage en vaut la peine.
Et c’est là que s’amorce le second intérêt du livre. Car ce qu’écrit Nicole Desportes et les conclusions qu’elle tire de son expérience de l’anorexie, valent pour d’autres épreuves de la vie. Rien, dit-elle, n’est pire que se résigner et il revient à chacun de trouver sa voie pour distinguer ce qui fait la saveur de sa vie, non pas pour être un « gagnant », mais tout simplement pour se remettre debout.
Elle ne dit pas que c’est facile, elle dit que c’est un bonheur à reconstruire, à petits pas, en acceptant aussi d’être aidé.
Une leçon de vie qui ramène forcément le lecteur à la sienne.
On pense à Jean Ferrat qui écrivit pour Isabelle Aubret : « Que c’est beau, la vie ! »
Catégorie : Essais, Histoire… (témoignage).
Liens : chez l’éditeur.
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