Alexandre Seurat, Petit frère, Ed° du Rouergue, 2019
Par Sylvaine Micheaux.
Ayant beaucoup aimé La maladroite, je me suis tournée vers Petit frère.
Petit frère est mort à 23 ans, seul chez lui, probablement d’une overdose. Il peignait, écrivait depuis toujours dans des carnets ses pensées de vie, de cette vie où il n’a jamais réellement trouvé sa place.
Se sentant terriblement responsable, voire coupable (a-t-il à un moment renoncé et abandonné son frère ?), le narrateur, le grand frère, va se plonger dans ses souvenirs d’enfance, d’adolescence, d’homme adulte. Se remémorer les scènes familiales, le comportement des parents face à cet enfant qui avait au départ tout pour lui : beau, intelligent, vif, trop vif, qui cherchait tant l’amour des gens, des parents. Parents qui incluaient l’ainé dans toutes les décisions restrictives et importantes prises pour le petit frère (mise en pension, hospitalisation…) lui faisant porter un fardeau trop lourd.
L’écriture est magnifique, empreinte à la fois de douceur et de noirceur ; absolument pas chronologique, suivant les bulles de souvenirs qui éclatent dans la tête de l’ainé qui cherche désespérément des réponses sur le mal-être de son cadet et son inadaptation à la vie. Où se trouve la faille, le moment où Petit frère, cet enfant gai et hyperactif, s’est mis à porter en lui tant de souffrances.
Très beau roman mais, tout comme La maladroite, un roman sombre.
Catégorie : Littérature française.
Liens : Petit frère chez l’éditeur.
Votre commentaire