Nathalie Rheims, Place Colette, Ed° Leo Scheer, 2015
Par Anne-Marie Debarbieux.
La narratrice est une adolescente qui a passé 4 ans dans une coquille de plâtre à la suite d’une erreur de diagnostic. La lecture a comblé en partie l’horizon bouché par cette immobilisation forcée et inutile. Elle a à peine 13 ans quand elle réintègre difficilement la vie « normale » : c’est une pré-adolescente solitaire, à la fois trop mature et sans grâce, décalée dans une famille d’intellectuels aisés où l’on se soucie surtout du paraître et des relations mondaines. Elle continue de nourrir cependant une passion, celle de la littérature et surtout du théâtre. Aussi quand ses parents reçoivent un comédien connu, qui appartient au cercle très élitiste de La Comédie Française, est-elle fascinée et sent-elle décupler sa vocation de consacrer sa vie au théâtre.
C’est évidemment là le tournant du récit – et le début d’un malaise pour le lecteur qui voit soudain se jouer un scénario assez inattendu.
Cette histoire de vie est intéressante mais dérangeante ou peut-être intéressante parce qu’elle est dérangeante et que l’ambiguïté des personnages (y compris les personnages secondaires) suscite des questions ! Car la passion du théâtre et la passion amoureuse se nourrissent mutuellement en cette très jeune fille qui avait une revanche à prendre sur une enfance « volée » en quelque sorte.
Un livre que certains trouveront choquant et qui est, à tout le moins, audacieux.
Catégorie : Littérature française.
Liens : chez l’éditeur.
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