Jørn Lier Horst, Les chiens de chasse, Gallimard, 2018 (existe aussi en Folio)
Par François Lechat.
J’essaie périodiquement l’un ou l’autre polar nordique, puisqu’ils bénéficient d’une réputation flatteuse. Ils m’ont souvent paru un peu lourds, encombrés de tics destinés à nous faire sentir une certaine épaisseur existentielle. Celui-ci échappe à cette tentation, et assume son caractère de polar : on tourne les pages parce qu’on veut connaître la suite. On le veut d’autant que la trame est originale : il ne s’agit pas de découvrir le meurtrier, mais de savoir si un assassin condamné il y a 17 ans par le héros et qui vient de sortir de prison est bien innocent, comme il prétend en avoir la preuve. Pas convaincu mais honnête, le commissaire Wisting va revenir sur son enquête et, progressivement, la déconstruire, la mettre en doute… Cela ne signifie pas qu’il s’était trompé à l’époque (je ne vous révèle pas la fin, qui n’est pas le point fort du livre), mais bien qu’il doit reprendre les éléments un par un et les aborder sous un autre angle, corriger son regard. Et c’est assez passionnant, surtout que sa fille, journaliste d’investigation, mène une enquête parallèle qui redouble le suspense. Tout cela ne débouche pas sur un chef-d’œuvre, mais sur un récit inhabituel et prenant : un bon moment de détente.
Catégorie : Policier et thrillers (Norvège). Traduction : Hélène Hervieu.
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