Agnès Desarthe, L’éternel fiancé, L’Olivier, 2021
— Par François Lechat
D’Agnès Desarthe, j’avais beaucoup aimé Une partie de chasse et Ce coeur changeant. Son dernier roman, longtemps pressenti pour le Goncourt et loué par la critique, possède les mêmes qualités : scènes inattendues, style travaillé, intelligence des sentiments. Et un sens aigu de la formule qui fait mouche.
Mais, tout en se situant bien au-dessus de la production courante, son Éternel fiancé m’a un peu déçu, et parfois ennuyé. Pour une raison simple : de bout en bout ou presque, cela sent la littérature, la belle, la grande, celle que l’on aime mais qui manque parfois de simplicité ou de naturel. Les personnages sont trop excentriques, typés, appuyés, et les situations trop soigneusement choisies pour leur pittoresque. On admire le brio de l’autrice, on se délecte de pages remarquables, mais souvent cela sent la scène « à faire », et la bonne volonté culturelle. Les thèmes sont nobles mais fluctuants, et la place prise par la musique achève d’embourgeoiser ce récit extrêmement soigné. Je suppose que les inconditionnels de Desarthe ont adoré, mais il manque ici un peu de nerf, de grinçant et de simplicité.
Catégorie : Littérature française.
Liens : L’éternel fiancé chez l’éditeur ; la critique de Ce coeur changeant par François Lechat.
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