Rosa Montero, La chair, Métailié, 2017
Par Catherine Chahnazarian.
L’auteure est espagnole, l’action se passe à Madrid et le personnage de ce livre, Soledad, ce qui signifie « solitude » en espagnol, se construit au fur et à mesure que l’on avance dans l’intrigue. Car il y a une intrigue – assez forte même – alors qu’au premier abord on pourrait croire qu’on a affaire à un roman psychologique proche du dialogue intérieur. C’est que le personnage est caléidoscopique – ce qui est une autre manière de dire complexe – et que l’écriture l’est aussi – ce qui est une autre manière de dire que la construction n’est pas banale et que les chapitres se suivent de manière parfois très inattendue. Soledad est cultivée, désaxée, imprudente, obsédée par sa soixantaine, sportive et… vraie.
Seul bémol, une traduction qui mériterait d’être revue (quelques fautes d’orthographe, de mauvais choix de conjugaison, quelques coquilles), mais voici un roman prenant et touchant, bousculant un peu aussi, malin, sensible. Je l’ai beaucoup aimé et je ne le conseille pas seulement à ceux qui découvrent les angoisses de la soixantaine.
Catégorie : Littérature étrangère (Espagne). Traduction : Myriam Chirousse.
Liens : chez l’éditeur.
Je partage ces éloges, ce roman est surprenant et touchant, audacieux aussi par certains de ses thèmes qui touchent à l’intime. Et l’auteure ne manque par d’humour quand elle se met elle-même en scène. Le suspense est réel et la confrontation de différents mondes est détonante. Ce n’est pas un chef-d’oeuvre, mais c’est une réussite.