Quand sort la recluse

Fred Vargas, Quand sort la recluse, Flammarion, 2017

Par Catherine Chahnazarian.

Cette nouvelle enquête du commissaire Jean-Baptiste Adamsberg (ou devrais-je écrire « ces nouvelles enquêtes » ?) joue un peu trop explicitement sur les bulles qu’il a dans la tête, des proto-pensées qui le taraudent et auxquelles il a du mal à accéder. Mais on retrouve avec bonheur ce personnage si particulier et si poétique, de même que ses principaux acolytes : ici Louis Veyrenc, surtout, l’ami proche, le complice ; Violette Retancourt, le fidèle lieutenant ; Voisenet, le zoologiste amateur, et Froissy, qui a toujours une tranche de cake pour les merles.

Il y a, comme souvent chez Vargas, quelque chose d’un peu faible dans l’intrigue, mais qui n’empêche pas de dévorer le livre : originalité de l’idée et de son montage, fluidité du récit, moments de vie intenses et imaginatifs dans lesquels on retrouve des joies et des peurs d’enfant, le Beau et l’abject, un rapport sain à la nature, des relations humaines en tous genres (amitié, fidélité, trahison…) et quelque chose de doux qui arrondit les angles d’une affaire policière pourtant sale – très sale.

Une fois le livre refermé, il faut se faire une raison :  il va de nouveau falloir vivre sans Jean-Baptiste Adamsberg pendant des mois, se contenter de le laisser là, allongé par terre sous son tilleul, le nez dans les étoiles, en attendant un nouvel épisode.

Catégorie : Policiers et thrillers (Belgique).

LiensQuand sort la recluse chez l’éditeur. Critique de l’opus précédent : Temps glaciaires.

Un commentaire sur “Quand sort la recluse

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  1. Effectivement, le thème des bulles prend une place importante dans ce Vargas, mais pourquoi pas ? Personnellement, j’ai apprécié que l’auteure assume son idée et la développe, quitte à être un peu frontale. J’ai été davantage frappé par le rituel consistant à rappeler, dans les premiers chapitres, qui est quoi (les caractères de tous les adjoints d’Adamsberg), mais ces rappels sont parfois utiles et, surtout, permettent au lecteur nouveau venu de s’insérer dans la brigade. L’histoire, elle, est classique mais se déploie avec grâce, entre fausses pistes et vraies tranches de vie, et un dénouement assez inattendu. Et toujours ce sens aigu des dialogues un peu décalés qui nous font comprendre, en quelques mots, à quels étranges personnages nous avons affaire – ou, plutôt, que nous sommes tous d’étranges personnages, car chez Vargas personne ne semble jamais banal. Cela donne un vrai bonheur de lecture, même s’il manque les brumes et les incursions dans la campagne qui faisaient le charme d’autres volumes.

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