Fred Vargas, Temps glaciaires, Flammarion, 2015
Par Catherine Chahnazarian.
Je me suis jetée dessus. J’avais adoré Dans les bois éternels et L’Armée furieuse, essentiellement pour leur ambiance, et pour ces personnages désormais récurrents, si typés, autour d’Adamsberg, le commissaire lunaire. Temps glaciaires m’a semblé un peu différent : une intrigue plus travaillée, assez complexe mais qui ne m’a pas passionnée – question de goût certainement -; un ensemble moins poétique et moins fin stylistiquement ; ce qui n’empêche que des ambiances fortes, des originalités bien dans le style de Vargas (comme le personnage de Marc ou l’afturganga – je ne vous dis rien de plus) enthousiasment et rivent le lecteur au livre jusqu’au bout.
Que ce policier de 500 pages – dans une reliure très agréable – soit en tête des ventes, ça ne m’étonne pas ! À lire pour changer d’univers mental.
Catégorie : Policiers et thrillers (Belgique).
Liens : chez l’éditeur. Lire aussi la critique de l’opus suivant, Quand sort la recluse.
L’avis de Brigitte Niquet
Je viens aussi de terminer Temps glaciaires et m’apprêtais à en faire la critique. Catherine m’a devancée. Je partage, ma foi, tout ce qu’elle a dit, en restrictions comme en louanges, ce qui fait que je ne partage pas tout à fait sa conclusion : c’est plutôt un bon livre, mais pas le meilleur de Fred Vargas et pas un chef-d’oeuvre qui justifierait un tel succès public. Mais bon, je dois être trop difficile. Il est vrai que Soumission, de Houellebecq, caracole lui aussi en tête des ventes et même des ventes mondiales et que ce livre-là, franchement, m’est tombé des mains et, en plus (comprenez si vous pouvez), m’a paru souvent écrit avec les pieds, y compris quand l’auteur plagie de manière éhontée (et maladroite) une page d’Aragon.
L’avis de François Lechat
Ce n’est pas le meilleur Vargas, sans aucune doute. Mais c’est un Vargas qui fonctionne à l’envers : la fin est meilleure que le début, le dénouement est plus réussi que l’exposition. Il y a, dans la première moitié, de curieuses fautes de style et des chapitres un peu mous, comme si elle fatiguait à l’idée d’encore « faire du Vargas ». Mais on retrouve finalement sa patte, de beaux chapitres courts et poétiques, un Adamsberg souverain dans son étrangeté, et ses acolytes reprennent de la consistance – avec un Danglard mis en difficulté, pour une fois . Si l’on aime l’Islande ou la Révolution française, on ne peut pas rater ce polar.
Hello, personnellement, c’est le premier livre de Fred Vargas que j’ai lu et je l’ai bien aimé. Après, je peux comprendre qu’on puisse être déçu de ce roman après en avoir lu d’autres. J’ai bien aimé le côté circulaire du roman – car forcément le lecteur tourne en rond avec les enquêteurs.
Ah ! Oui, c’est bien vu, ça tourne en rond mais sans nous faire tourner en bourrique ! J’adore la personnalité du commissaire Adamsberg (j’aime aussi beaucoup Danglard et les autres) alors j’ai entamé le dernier : Quand sort la recluse. Jusqu’ici, je suis ravie. De retrouver les personnages, de l’intrigue… J’en ferai certainement une chronique quand je l’aurai fini, mais je le recommande déjà.