Antoine Laurain, Le Service des manuscrits, Flammarion, 2020
Par Sylvaine Micheaux.
Une maison d’édition reçoit en moyenne trois mille manuscrits par an, et deux ou trois sont édités et deviennent des succès. Ce roman d’Antoine Laurain nous fait pénétrer dans le saint des saints de la maison d’édition où Violaine Lepage, quarante-quatre ans, est directrice et éditrice : le Service des manuscrits. Chaque manuscrit reçu est lu et annoté d’un carré s’il est refusé, d’un croissant s’il mérite une seconde lecture et des corrections, ou enfin d’un soleil, le Graal qui mène à l’édition, voire au succès. Et un soleil, Marie, lectrice, vient d’en trouver un avec « Les Fleurs de sucre ». Ce roman, plein de suspense au sujet de meurtres commis en Normandie, mais qui n’est pas un polar, rencontre très rapidement le succès. Le souci est que son auteur, Camille Désencres, est non seulement invisible, mais injoignable, qu’on ignore même si c’est une femme ou un homme, et que le livre est sélectionné dans les Goncourables. Violaine cherche désespérément à mettre la main sur cet auteur qui devra forcément être présent lors de la remise du Goncourt, si remise il y a.
Le plus de ce roman, une plongée dans le monde de l’édition dans un pays, la France, où des millions de gens rêvent d’écrire un livre, où cinq cent mille le font chaque année, avec forcément d’innombrables refus à la clé. Autre plus, l’héroïne, Violaine : un portrait de femme complexe, secrète, qui a tout fait pour réussir ; et l’interaction entre l’histoire du roman « Les Fleurs de sucre » et des meurtres bien réels commis en Normandie.
Le moins, la fin bâclée, qui se précipite pour donner réponse à tout. Mais l’écriture est agréable, et cela se lit d’une traite.
Catégorie : Littérature française.
Liens : chez l’éditeur.
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