Génération spontanée d’une mini-série sur Annie Ernaux – 3e épisode

Annie Ernaux, La place, Gallimard, 1984
— Par Catherine Chahnazarian
La place, c’est celle d’Annie dans sa famille quand elle est enfant puis jeune fille et enfin adulte, mariée et embourgeoisée. Le roman, biographique donc, décrit des parents modestes et travailleurs, l’école qui émancipe, un papa fier de l’instruction de sa fille, puis le lien qui se distend, les vies si différentes des uns et de l’autre, la difficulté d’être encore parents et fille, et l’immense tristesse de constater le gouffre creusé.
J’avais adoré cette oeuvre sociologique, historique, intelligente, sensible, sincère ; le style dépouillé, direct, allant droit aux êtres. Les lieux et les personnages m’ont assez marquée pour que je me souvienne encore des représentations que je m’en étais faites, iI y a pourtant de nombreuses années.
Mais j’avoue qu’après cela, les autres Ernaux que j’ai essayés m’ont paru sans intérêt, légers, répétitifs. Notamment par cette démarche consistant à passer par soi pour parler de l’amour ou du monde. Je suis donc très ambivalente à l’égard de ce Nobel 2022. Mais La place mérite une reconnaissance internationale.
Catégorie : Littérature française.
Lien : chez l’éditeur ; en Folio ; tous nos articles sur Annie Ernaux sont renseignés à la page E de notre classement par auteur.
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