Débrouille-toi avec ton violeur est un recueil de trois textes que Jacques Dupont nous a signalé dans cet article et dont il a sélectionné les extraits suivants.
« Débrouille-toi avec ton violeur » (Miaki Ono)
La jeune Keiko ensuite combat ses réticences afin d’être une femelle qui ne déçoit pas le mâle en train de s’agiter près d’elle et contre elle. Grâce à la gymnastique mentale de la double pensée, elle réussit à vaincre ses réticences, elle accepte que la langue de l’animal mâle humain Mihara Nozomu vienne baver à l’intérieur de sa bouche, elle accepte que Mihara Nozomu lui pétrisse les seins, la palpe, la manipule, mette ses doigts dans sa vulve, elle se soumet, elle n’oublie pas de soupirer d’aise et de gémir, elle accepte que Mihara Nozumu froisse ses grandes lèvres et ses petites lèvres avec son organe génital d’aspect comique, avec son navet gonflé et ridicule, et elle accepte pour finir que sa queue grotesque d’animal barbare se glisse dans ses conduits intimes pour y cracher sa glu blanche.
« Sous les viandes » (Molly Hurricane)
Que notre haine les putréfie !
Que notre haine les trempe de glaires immondes et les putréfie, tous, sans exception ! Les boyaux-démocrates, les chiens mouillés de la tripale-démocratie et leurs valets démagogues, leurs domestiques à cravate, à plume, à houppe, leurs esclaves gras, leurs cuisiniers de cirque, leurs porte-parole avec ou sans microphones, leurs agents d’influence déguisés en pauvres, leurs serviteurs empressés, leurs mafieux aux ordres, leurs seconds couteaux, leurs putes officielles, leurs putes dissimulées, leurs professeurs de maintien, leurs conseillers en mensonge, leurs fidèles en livrée et leurs fidèles en uniforme, leurs pourvoyeurs de fonds, leurs laudateurs spontanés, leurs chantres épiques, leurs organisateurs de voyages, de rencontres publiques, de succès aux élections, leur claque pouilleuse, que notre haine s’empare d’eux tous et d’elles toutes et les putréfie.
Les encéphales somnolent, continuant à produire dans le désordre des élucubrations et des sous-élucubrations, des sous-raisonnements et des visions sous-intelligentes. Le désordre est immaîtrisable.
« Slogan » (Maria Soudaéiva)
DES RESTES ENCORE
109 ARAGNES, REGNEZ, ACCROUPISSEZ-VOUS, REGNEZ
110 CIEL OUEST, CIEL EST, CIEL BAVARD, UNE SEULE FLAMME TERMINALE !
111 TERRE OUEST, TERRE EST, UN SEUL OCEAN AVEUGLANT !
112 IDA JERRICANE, VASSILIA, UN SEUL CRI AVEUGLANT, ET ENSUITE : RIEN
113 ECRIS TON NOM SOUS CETTE PIERRE ET ATTENDS L’AUBE !
114 QUAND ON TE DIT D’ATTENDRE L’AUBE, N’ATTENDS RIEN, TRAHIS !
115 CHRYSALIDE DU NEUVIEME CERCLE, TOUT EST FINI , NULLE NE CONNAIT TON NOM
116 ARAGNES, TOUT EST FINI, MAINTENANT A NOUS DE JOUER !
117 PIRATES DE LA BARQUE TRES-SOMBRE, MAINTENANT A NOUS DE JOUER !
118 TOUT EST FINI, NULLE NE CONNAIT TON NOM, PENDS-TOI AVEC TA CEINTURE !
119 IDA JERRICANE, TON CŒUR S’APPELLE CŒUR ENCORE !
120 SI ON TE DIT QUE TOUT EST FINI, N’ECOUTE PAS, TRAHIS !
121 N’ECOUTE PAS CE QUE TE DIT TA BOUCHE !
122 ICI RESTENT DES RESTES A BRULER ENCORE !
123 FLAMME A BABORD, FLAMME A TRIBORD, DES RESTES A BRULER ENCORE !
124 PETITE SŒUR ? TOUT EST FINI, A TOI DE JOUER ENCORE !
Les yeux dans les livres 