
Marie Nimier, Le Palais des Orties, Gallimard, 2020
Par François Lechat.
Le sujet est on ne peut plus classique : une famille soudée, couple marié avec enfants, va voir son quotidien s’élargir et se fissurer avec l’arrivée d’une nouvelle venue. Frederica, séduisante jeune métisse, mutine et court vêtue, vient apporter son aide à l’exploitation d’orties – mais oui ! – dont s’occupent Simon et Nora avec l’aide de leurs rejetons. A partir de là, à vous de deviner la suite, qui ne manquera pas de sensualité…
Sujet classique, donc, dans un contexte très contemporain, l’exploitation d’une ferme bio et d’un produit improbable dont les bobos vont s’enticher : Marie Nimier connaît son époque. Elle aurait pu, du coup, l’évoquer sur un mode sociologique, un peu pesant, mais elle fait exactement l’inverse. Ses phrases sont toujours fluides et légères, son récit est linéaire, sa construction impeccable, comme son sens des personnages et de la suggestion. Il y a longtemps que je n’avais lu un roman aussi élégant, écrit au cordeau, sans un mot de trop, avec une foule de bonheurs d’écriture qui ne cherchent pas à se faire remarquer. Si l’on ne peut pas parler d’un grand livre, car ce n’est pas son ambition, Le Palais des Orties est d’une rare maîtrise, qui éclate dans la longue scène finale et ses conséquences, à nous en serrer le cœur.
Catégorie : Littérature française.
Liens : chez l’éditeur.
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